Henry Dunant
1828 - 1910
Je suis né le 8 mai
1828 à Genève, en Suisse, une merveilleuse ville environnée de montagnes et
baignée par la pointe du lac Léman. Mon père s’appelle Jean-Jacques et ma mère,
Anne-Antoinette Colladon, à laquelle je vouais une véritable vénération et de
laquelle je vais hériter d’une nature très sensible. Je suis l’aîné d’une
famille de cinq enfants, trois garçons et deux filles.
Âgé de six ans, ma famille entreprit un voyage qui devait nous conduire jusqu'à Marseille; mon père était alors chargé de contrôler les conditions de détention des criminels genevois qui purgeaient leur peine au bagne de Toulon. La vue de ces bagnards prenant un peu d'exercice dans la sombre cour de la prison, avec le rectangle du ciel qui dessinait un pauvre toit bleu au-dessus des énormes murs de pierre grise, me laissa horrifié. «Quand je serai grand, j'écrirai un livre pour les sauver». Pendant longtemps, je vais en rêver de ces malheureux enchaînés, de ces êtres sans espoir ni dignité. À 18 ans, ma profonde sympathie envers tous les déshérités trouva un autre champ d'action où s'exprimer: la lutte contre l'esclavage, particulièrement aux États-Unis. Mon rêve était celui d'une universelle tolérance. Ma vision était claire, simple et belle à la fois. De plus, je possédais le don d'éveiller l'enthousiasme chez les autres, de les amener à lutter à leur tour pour les causes qui me tenaient à cœur. Je suis un passionné, un exalté, diront certains de mes amis ! Accueillez donc ce grand humaniste qui reçut le premier Prix Nobel de la paix en 1901 pour avoir fondé la très célèbre et indispensable Croix-Rouge en 1863. |